646 après l'arrivée de l'Unique.
Planète Ordis
Palais du Prince
Dois-je y aller ?
Rien ne m’y oblige.
Il est temps de nous retirer.
Je suis à bout de force.
Il nous faut encore un contrat, je ne peux laisser mes hommes dans le besoin. Oui, ce sera le dernier. Mon dernier fils doit survivre.
Ce marteau dans ma tête, quand va-t-il arrêter de taper !
Je vais rester là un moment, le temps que passe la crise.
Le même homme que la dernière fois m’ouvre la porte, il faut y aller.
La pièce est étroite, toute en longueur, sans fenêtre. La décoration y est sobre, murs capitonnés verts, quelques portraits d’aïeux. Le mobilier consiste uniquement en deux hauts fauteuils, verts également, encadrant un bureau de bois sombre. L’odeur de cuire et de cirage est insoutenable.
L’homme derrière le meuble est gros, ses yeux verts à demi-dissimulés par les replis de ses joues. La texture de sa peau et la calvitie complète accompagnant ce sourire méprisant provoque une à nouveau en moi un profond dégoût. Cela doit être la sixième fois que je dois subire cela. La couardise de cet homme n’avait d’égale que son intelligence, son ambition et sa richesse.
Ses profondes bajoues commencent à s’agiter et sa voie rauque me fait sortir de ma torpeur.
- Mon vieil ami, je vous en prie, veuillez vous assoire. Voulez vous un cigare ? Il sont de Pukna. En quelques sortes je les ai eu grâce a vous
Sa bouche forma un large sourire.
- Je vous offre donc ce que vous m’avez offert !
Le rire de satisfaction qui s’en suivit était gras et entraîna une longue toue grasse qui failli avoir raison du tas de chaire.
- Non merci, ne perdons pas de temps si vous le voulez bien.
- Oui, oui. Vous ne changerez pas. Pas de perte de temps, toujours efficace. J’en viens donc à ma requête.
Son large doigt presse un bouton sur le coin du bureau. Une holocarte en 3 dimensions s’affiche entre nous. Je reconnais le système d’Acrus. Treize planètes sont visibles, toutes de couleur verte, à l’exception d’une, bleue.
- Vous reconnaissez la carte de mon royaume. Les points verts représentent les planètes étant sous mon contrôle. Trois le sont grâce à vous. Seule une ne veut se soumettre. Et pour cause, elle est placée sous le protectorat Khandjar. Le Comte Hebrald en à la responsabilité. Cette situation ne peut demeurer. C’est une offense à mon être, un outrage a ma puissance !
Il dit cela naturellement, sans le moindre haussement de voie ni de prise d’air grandiose comme ceux qui accompagnent habituellement ce genre de réplique.
- Nous avons de nouveau besoin de vos services. La flotte Ordis peut assiéger cette planète pendant des années mais ses forces au sol sont insuffisantes. Comme vous pouvez vous douter mon ami, les forces Khandjars sont occupées par quelques autres guerres. La perte de ce petit Comté ne leur importe guère selon mes informateurs.
- On m’a également rapporté la présence d’un ordre religieux qui pourrait ralentire notre avance. Oui, c’est amusant en effet.
Si le palais venait à être détruit et que le Comte venait à mourir, la planète tomberait en quelques jours.
La carte se dissipa, le gros prince se pencha en avant et me fixant d’un œil plein d’impatience :
Combien demandez vous pour l’assaut du palais et pour l’assassinat du Comte ?