Depuis bientôt mille cinq cents années, à l'aube de la création du Génôme Parfait, une église des Gardiens de l'Ispahan vit renfermée sur elle-même. La mystique mission d'enfermer le Génôme Parfait Ducale et d'en faire une preuve de sélection pour la descendance Khandjar avait certes été suivie par les Frères et Soeur d'Iraëa, ils gardaient tout de même leur penchant conservateur.
Mais avec les nouvelles institutions des Hautes Autorités des Gardiens, le Temple dut se réformer et devint ainsi un lieu de séjour important pour l'Ispahan qui, à plusieurs reprises, s'y trouva. A chaque fois, un protocole des plus stricts avait été mis en place, garantissant ainsi la protection du précieux artefact. Taclec eut l'honneur de participer au convois devant mener le Génôme jusqu'à l'autel sacré, où il devait rester entreposé et surveillé nuit et jour par des frères-soldats aguerris. Son père, brave parmi les braves fut l'un d'eux, et veilla presque constamment sur le joyau qui lui était confié, comme la prunelle de ses yeux et comme son propre fils.
C'était un noble privilège que de voir ce génôme gagner ce temple, alors que vingt autres auraient pu être choisis. Cette mission dura environ huit mois et réquisitionna presque la totalité des frères et soeurs, leur faisant oublier leur vraie tâche, celle qui leur était conférée depuis plusieurs millénaires. Taclec avait peur que leur Dieu, Tanit, ne voit là comme étant un acte profane le fait de délaisser les miséreux et leur recueil vital pour comprendre le monde, et ne puisse créer un terrible Chaos dont personne ne se relèverait. Pourtant, l'Ordre de l'Ispahan avait été conçu dans le but de Protèger l'Ispahan.
Taclec se renseigna sur la création du génôme. Durant ses lectures, il trouva des notes faisant référence aux moyens mis en oeuvre.
Des scientifiques et mystiques khandjars furent chargés par le Duc de l'époque, de réaliser un génome parfait pour garantir la pérénité de sa descendance. Le projet fut une réussite mais nombreux furent les morts, et la maison khandjar perdit beaucoup en science génétique. Néanmoins, le Duc en confia la garde à un ordre religieux créé pour l'occasion. Depuis les gardiens veillent à la conformité de l'héritier et tentent de rattraper les pertes en génétique, le temps étant un facteur en leur faveur.
Pourtant, le jeune homme n'arrivait toujours pas à comprendre pourquoi des religieux devaient veiller sur l'Ispahan au lieu de le faire sur le divinité. Certes l'ordre avait été créé à ceci, Tanit était bel et bien le Dieu adoré et n'avait semblait-il, aucun rapport direct avec le génôme. Jusqu'à très tard, la question resta sans répondre.